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03/10/2011

Wrightson et "Nighfall" : un rêve et un récit clef de l'auteur.

1190971449.jpgOn revient ("enfin" diront les mauvaises langues habituées de ce blog !) sur ce récit particulier, qui a comme particularité d'illustrer parfaitement une expérience vécue de l'auteur.
Expérience narrée dans la longue interview que l'on trouve dans le superbe "The Studio" (Dragon's dream, 1979). (Pour ce titre, voir rubrique "Divers" sur le site, et cette note de Thegeofbronzeblog.)

Page 152, Wrightson écrit, en réponse à l'introduction de JS à propos de l'origine de la facination de l'auteur pour l'horreur :

"Jusqu'à l'âge de 7 ans, nous vivions dans une petite maison à baltimore. Je suppose que j'avais 4 ans lorsque cela arriva. Je dormais au second étage dans une pièce qu n'était pas vraiment une vraie pièce mais plutôt un passage entre la chambre de mes parents et la salle de bains. Les escaliers montaient directement dans ma chambre. Il y avait une longue balustrade au fond de ma chambre, et l'étage tombait ensuite directement au rez de chaussée. Plutôt qu'un pett éclairage dans ma chambre, ma famille laissait une lumière en bas., cela illuminait à travers les barreaux et projetait une ombre comme de la fumée sur le mur.
"Je souhaite préciser que je ne suis pas sujet à des rêves étranges récurrents, ou des rêves mettant en scène des lieux familiers. D'habitude, ce sont plutôt des rêves distordus, sauf dans ce cas."

Je révais que je me réveillais. Je restais là à oserver le mur, les ombres bizarres. Alors, une autre ombre  se mit à bouger, monta sur le mur. Je pouvais entendre ses pas sur le mur. Cela arriva dans mon champs de vision. C'était une femme. Elle était très grande, portant une longue robe de soie verte. Elle n'avait pas de tête. Elle marcha dans la pièce et vint jusqu'au petit meuble de dressing. Elle ouvrit systématiquement toutes les boites secoua des choses avec ses mains, puis les referma une à une.
Elle laissa ensuite le dressing puis vint vers moi, faisant tournoyer ses mains. Il y avait une boite à jouets à côté de mon lit. Elle s'y arrêta, fouilla dedans, je pouvais entendre ses doigts manipuler mes petites maisons en bois ("Lincoln logs"). Puis elle stoppa et s'en alla.
Elle revint une autre fois. Tout se déroula comme je l'ai décrit.


Cela arriva une troisième fois. Tout se passa comme les premières fois, sauf qu'à la fin, elle se dirigea vers mon lit, sur moi. Elle se hissa sur le bord de mon lit.
J'étais prostré contre le mur. J'avais mes mains enfoncées dans ma bouche. Je pouvais en sentir le sang, et bloqué là, je ne pouvais crier. Et aussi fort que j'ai pu essayé, je ne pouvais fermer les yeux. Alors que je restais là, figé par la peur, elle se pencha si en avant que je pû voir à l'intérieur de son cou.
Tout ce qui pouvait se trouver à l'intérieur d'un cou était là : les vertèbres, du sang, des veines, tout coupé proprement comme du Salami.. mais un petit garçon de 4 ans n'a aucune idée de ce à quoi doit ressembler l'intérieur d'un cou, non !?...

Cet incident est resté en moi toute ma vie, et je n'aime pas trop en parler encore aujourd'hui. Jusqu'à il y a environ deux ans encore, j'appelais cela un rêve, parce que je refusais de considérer l'alternative. Mais aujourd'hui je suis plus mature pour pouvoir me permettre enfin de considérer que cela n'était pas un rêve du tout. C'était bien réel."

...Incroyable, non ?

(Recherche et traduction F. Guigue, 03/10/2011)


13:43 Publié dans Wrightson | Lien permanent | Commentaires (0)

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